Le Taoïsme
Une définition difficile
Le taoïsme est beaucoup de choses. C’est peut-être principalement une façon de concevoir le monde, une philosophie et une façon de vivre. Mais c’est surtout l’étude du Tao, et le Tao ne peut pas être défini puisqu’il englobe l’univers entier, ce qui existe et n’existe pas ou plus, et ce qui existe selon différents points de vue qui s’excluent les uns des autres.
Prenons une pomme, le Tao est toutes les facettes kaléidoscopiques de cette pomme : pour l’agriculteur, c’est le fruit de l’arbre dont il prend soin; pour le commerçant, c’est une marchandise dont il tirera un certain prix; pour celui qui a faim, c’est une nourriture; pour l’artiste, c’est une pièce servant de modèle; pour le professeur de langue, c’est un support dont il se servira pour enseigner un mot dans une langue étrangère, etc.
Le Tao ne peut pas être défini car une conception de cette pomme exclue les autres alors que le Tao les englobe toutes. C’est pourquoi on dit que si on peut définir le Tao, alors ce qui est défini n’est pas le Tao, d’autant qu’en plus de concevoir ses différentes approches du concept de la pomme, le Tao comprend également son passé et son devenir, la fréquence de sa vibration énergétique, le processus biologique selon lequel elle a été crée, les processus qu’elle déclenchera, et encore bien plus.
Une philosophie née en Chine…
Le Tao a trois pères. Ils s’appellent en pinyin: Lao-zi, Zhuang-zi et Lie-zi. Le noms sont parfois plus connus en Wade: Lao-Tseu, Tchuang-Tseu et Lie-Tseu, et sont originellement en Chinois: 老子, 庄子, et 列子. Ils étaient des Tao-Shi (道士 DaoShi. Dao: « Tao », Shi: « érudit en »)
Lao-zi est le père principal. Il serai l’auteur de la bible du Tao qui porte son nom mais qui est plus connue sous le nom de Tao Te King (nom Wade, le nom chinois est : 道德经 DaoDeJing) signifiant « classique de la voie de la vertu ». Zhuang-zi et Lie-zi ont ensuite développés le Dao De Jing et créé une sorte de Taoïsme populaire, expliquant la réalisation du Tao dans nos existences, en écrivant des livres portant leurs noms.
L’attribution du Dao De Jing à Lao-zi est pourtant parfois controversée. Certains disent qu’il était une partie du HuangDiNeiJing (黄帝内经, Classique de l’empereur Jaune, aussi appelé NeiJing pour faire plus court), qui est lui la bible de la médecine chinoise. Notons que l’origine du NeiJing est elle-même obscure: elle aurait été écrite par un empereur (l’empereur jaune), qui aurait, globalement, mis à l’écrit des cours et conversations eues avec son médecin, son ministre et sa concubine préférée. Il sera, selon d’autres écoles, une reprise du YiJing (Yi-King/易经/ Livre des transmutations) lui-même semble-t-il apporté sur terre par une chimère, mi aigle, mi lion ou dragon, venue du ciel pour donner ce livre sacré au hommes 3 ou 4000 ans avant notre ère.
Tout comme pour la Torah dans le judaïsme (contemporaine du YiJing), l’origine de ces livres a une dimension qualifiée de divine, en tout cas non humaine. Il n’existe aucune preuve archéologique vérifiant ces faits et les explications proviennent de légendes. Seule l’existence Zhuang-zi est prouvée par les historiens, qui la situe au III ème siècle avant J-C (contemporain de Lie-zi). Celle de Lao-zi est située au Vème siècle avant J-C (contemporain de Confucius).
… et à l’origine de nombres de disciplines
Les principes du Taoïsme inspirent la plupart des disciplines asiatiques: la gastronomie, le FengShui, les arts martiaux, des principes politiques, et bien évidemment la médecine chinoise, sont basés sur les concepts du Yin et du Yang et des cinq éléments, concepts clefs du Taoïsme.
Mythologie du Taoïsme
Le Taoïsme explique ainsi la genèse de l’univers:
Au début était le néant, le non-être absolu, appelé Wu 无, qui signifiant « néant » ou « aucun ». Puis du non-être surgit l’être, que l’on appelle Jing 精, souvent traduit par « essence subtile ». Cet être est, mais n’est rien d’autre. Il est un potentiel universel, la graine de toutes choses. Il grandit et gagne en présence, jusqu’à se condenser en Qi (气, traduit par « énergie » ou « souffle »). Le Qi est délimité et devient une unité, le 1 qui englobe tout, c’est l’oeuf originel. Le Qi grandit et on distingue alors deux parties, c’est l’apparition du 2. Alors que tout existait en même temps et au même endroit, il peut désormais y avoir gauche et droite ou haut et bas. L’espace permet au temps d’exister. Une partie est nommée Yin 阴 et l’autre, Yang 阳. L’espace est Yin et le temps est Yang. Il grandit encore et un troisième niveau apparaît: le milieu entre haut et bas ou le présent entre le passé et le futur, on appelle ces trois dimensions celle du Ciel (Tian 天), celle de l’Homme (Ren 人) et celle de la Terre (Tu 土 ou Di 地, selon les époques et les régions). Le 3 grandit et le 4 émerge. Ce 4 est désigné de multiples façons: haut, bas, gauche et droite; nuit, aube, zénith et crépuscule; nord, sud, est et ouest, etc. Le 5 désigne le centre des quatre directions ou points cardinaux, ou le pivot autour duquel pivotent les quatre mouvements (comme ceux du soleil donnés ci-dessus). Enfin, le 5 donne naissance aux « dix mille êtres » (Wan Wu 万物).
« Dix mille » est un nombre symbolique désignant tout ce que contient le monde et l’univers. Il s’écrit « 万 » (Wan), une unité de mesure équivalent à dix mille dans notre langue et culture et très courante en chinois. Il est un homonyme de « 卍 ».